TERRES DE SOLEIL
ET DEBROUILLARD
DU MÊME AUTEUR
LEURS EXCELLENCES | 1 vol. |
MYLORD ET MILADY | 1 — |
COMPROMISE | 1 — |
MADAME D’ÉPONE (Ouvrage couronné par l’Académie française) | 1 — |
L’IRRÉMÉDIABLE | 1 — |
A LA DÉRIVE | 1 — |
NOTES SUR LONDRES (Ouvrage couronné par l’Académie française) | 1 — |
JEUNES MADAMES | 1 — |
JOUG D’AMOUR | 1 — |
LES ÉPOUSEURS | 1 — |
LETTRES D’UNE AMOUREUSE | 1 — |
L’OMBRE | 1 — |
PETITS ET GRANDS | 1 — |
UNE IMPASSE | 1 — |
COMME LES AUTRES | 1 — |
RETOUR DU FLOT | 1 — |
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L’acqua che tocchi dei fiumi è l’ultima di quella che andò e laprima di quella che viene. Così il tempo présente.
LEONARDO DA VINCI.
(L’eau qu’on touche dans un fleuve est la dernière de celle quis’écoule et la première de celle qui arrive. Ainsi le tempsprésent.)
Il n’est pas la même heure en Italie qu’en France. Quand de tous lescampaniles sonne, à l’instant du coucher du soleil, l’Ave Maria dusoir, le jour qui s’achève atteint sa vingt-quatrième heure et un autrejour commence, dont la première heure se lève avec la nuit! Il semblebien, en effet, qu’il est ici à la fois et plus tôt et plus tard. Maissûrement l’heure est autre.
Massimo d’Azeglio, dans ses Mémoires, ra{2}conte qu’au temps de sajeunesse les Romains avaient pour habitude d’aller dans le mondetoujours trois heures après l’Ave Maria, sans s’occuper du changementapporté par les saisons à l’heure réelle: au moment actuel, pour biendes choses, c’est encore l’heure de l’Ave Maria qui fait la règle, etce n’est point du tout l’heure moderne.
Cette terre est vieille, mais de la vieillesse immortelle des dieuxqu’elle abrite; le sol est encore fumant, rien n’a rompu la tradition dupassé: il existe, présent et militant, même pour le menu du peuple;cette communion continuelle avec le passé imprime à la vie moderne uncaractère tout particulier et comme une autre signification. Aussi, ilest impossible d’apprécier et de juger sainement l’Italie d’aujourd’huisi on ne connaît l’Italie d’autrefois. Il ne faut pas oublier combienlongue et ancienne est ici la tradition humaine: le vieux chroniqueurVillani, qui, au XIVᵉ siècle, écrivait l’histoire d’une façon sidélicieuse e