LES AMOURS
DU CHEVALIER
DE FAUBLAS

[Vignette: NON BENE QUI SEMPER AMAT]

TOME DEUXIÈME

PARIS, M DCCC LXXXIV

LES AMOURS
DU CHEVALIER
DE FAUBLAS

PAR
LOUVET DE COUVRAY

AVEC UNE
PRÉFACE PAR HIPPOLYTE FOURNIER

Dessins de Paul Avril
GRAVÉS A L'EAU-FORTE PAR MONZIÈS

[Marque d'imprimeur: IOVAVST]

PARIS
LIBRAIRIE DES BIBLIOPHILES
Rue Saint-Honoré, 338

M DCCC LXXXIV

UNE
ANNÉE DE LA VIE
DU CHEVALIER
DE FAUBLAS
(SUITE)

Vous devez être, mon cher Faublas,pénétré de l'horreur de ma situation.Le feu, devenu plus violent, alloit secommuniquer à la chambre où nousétions enfermés, et déjà les flammes battoient aupied de la tour de Lodoïska. Lodoïska poussoit delongs gémissemens, auxquels je répondois par descris de fureur. Boleslas parcouroit notre prisoncomme un insensé; il poussoit d'affreux hurlemens,il essayoit de briser la porte avec ses pieds et sesmains; et moi, pendu à la fenêtre, je secouois avecrage les barreaux que je ne pouvois ébranler.

Tout à coup ceux qui étoient montés redescendentavec précipitation; nous entendons ouvrir lesportes: Dourlinski lui-même demande quartier;les vainqueurs se précipitent dans le bâtiment enflammé:attirés par nos cris, ils enfoncent notreporte à coups de hache. A leur costume, à leursarmes, je reconnois des Tartares; leur chef arrive,je vois Titsikan. «Ah! ah! dit-il, c'est mon bravehomme!» Je me jette à ses genoux: «Titsikan!…Lodoïska!… Une femme!… la plus belle desfemmes!… dans cette tour!… Elle y va brûlervive!» Le Tartare dit un mot à ses soldats, ilsvolent à la tour: j'y vole avec eux; Boleslas lessuit. On enfonce les portes; près d'un vieux piliernous découvrons un escalier tournant rempli d'uneépaisse fumée. Les Tartares épouvantés s'arrêtent;je veux monter. «Hélas! qu'allez-vous faire? medit Boleslas.—Vivre ou mourir avec Lodoïska!m'écriai-je.—Vivre ou mourir avec mon maître!»répond mon généreux serviteur! Je m'élance: ils'élance après moi! Au risque d'être suffoqués,nous montons à peu près quarante degrés. A lalueur des flammes, nous découvrons Lodoïska dansun coin de sa prison; elle traînoit foiblement savoix mourante. «Qui vient à moi? dit-elle.—C'estLovzinski, c'est ton amant!» Sa joie luirend des forces; elle se relève et vole dans mesbras; nous l'emportons, nous descendons quelquesdegrés; mais une vapeur plus épaisse se répanddans l'escalier et nous force de remonter précipitamment;à l'instant même une partie de la tours'écroule; Boleslas jette un cri terrible; Lodoïskas'évanouit… Faublas, ce qui devoit nous perdrenous sauva. Le feu, auparavant étouffé, se fait jour;il s'étend plus rapidement, mais la fumée se dissipe.Chargés de notre précieux fardeau, Boleslaset moi nous descendons promptement… Mon ami,je n'exagère pas, chaque marche tr

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