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L'Illustration, No. 3677, 16 Août 1913


(Agrandissement)

Ce numéro contient:
LA PETITE ILLUSTRATION, Série-Roman n° 11: LA VOIXQUI S'EST TUE, par M. Gaston Rageot.


LE TSAR NICOLAS II.                            LE GÉNÉRAL JOFFRE.
LA MISSIONMILITAIRE FRANÇAISE EN RUSSIE à la revue de Krasnoié-Selo: l'empereur,suivi de ses cosaques, s'entretient à son arrivée sur le terrain avec legénéral français.
Phot. C.-O. Bulla.--Voir les autres photographies etl'article, page 128.

La Bourse de Paris étant fermée les 15 et 16 août, et les séancesprécédentes ayant été, comme il arrive toujours à la veille desvacances, dépourvues d'activité, L'Illustration ne publie pas cettesemaine de Supplément économique et financier.



COURRIER DE PARIS

APRÈS LA GUERRE

Voici la guerre finie et la paix signée.

La paix! Cela nous semble, par moments, une pousse nouvelle. C'est unmot qui n'a pas l'air balkanique, et je dois, pour y croire, faire unvéritable effort de volonté. Est-ce que l'entente des négociateurs ue vapas, à la dernière minute, craquer sur un point de frontière, sur un nomde ville disputée? N'allons-nous pas apprendre demain que ces peuples,agités de spasmes rentrés, se sont relancés les uns sur les autres? Nousle trouverions fort naturel. Et cependant, non. Une certitude secrète,nécessaire, nous dit tout bas que l'arrêt des hostilités est définitif,ou, du moins, que, si c'est du provisoire, il va durer un bon bout detemps. Nous sentons que l'heure a sonné de la suprême lassitude,qu'aujourd'hui Grecs, Serbes et Monténégrins vainqueurs, Turcs etBulgares éprouvés, Roumains agrandis et intacts, tous n'ont plus qu'undésir, celui de liquider, de récolter, grasse ou maigre, la terriblemoisson, et de commencer à «s'y reconnaître» aussi bien dans l'élévationque dans la chute. Trop de sang a coulé. Même rouge on se lasse à lalongue de la pluie. Celle-ci a donné tout ce qu'elle pouvait donner.Elle a fait tout le bien et le mal exigés, attendus. Elle a arrosé,fécondé, noyé, submergé, desséché et rafraîchi. La terre en estsaturée... et ne le boit plus. Elle le rejette, le rend à ses enfants,comme pour leur prescrire qu'ils aient maintenant à garder le peu quileur en reste, car il n'y a plus une goutte à perdre.

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On est sans voix dès que l'on songe à la quantité, à l'étendue de deuilset de ruines qui crient «réparation», la seule désormais efficace, cellede la paix, succédant à celle des armes. Tout la réclame, l'impose, lesmorts et les vivants, le ciel et le sol, les drapeaux fatigués et lescanons brûlants, les rois pensifs et les soldats sublimes d'hébétude. Lerepos, le noble repos est la conséquence fatale et souveraine dessaintes fatigues, le sommet des escalades épiques. Le mort... queveut-il dès qu'il a gagné ce triste et magnifique nom? qu'on l'enterreet que sur sa tombe on ne fasse plus de bruit. La chair... que veut-elledès que trouée, taillée, elle a conquis ces beaux galons pourpres de lablessure? qu'on la panse et qu'on la laisse doucement se recoudre et serefermer. Ainsi, la guerre, par une juste et mystérieuse loi, qui montrebien qu'elle n'est pas aveugle et sauvage, mais juste et divine,...

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