LÉO LARGUIER
DESSINS DE CHAS LABORDE
COLLECTION
“LA ROSE ET LE LAURIER”
G. BRIFFAUT, Éditeur
4, RUE DE FURSTENBERG, PARIS
LA POUPÉE
IL A ÉTÉ TIRÉ DE CE VOLUME:
10 exemplaires sur japon impérial contenant un dessin original del’artiste et une suite en noir, numérotés de 1 à 10.
10 exemplaires sur japon impérial contenant un dessin original del’artiste, numérotés de 11 à 20.
750 exemplaires sur vélin, numérotés de 21 à 770.
Exemplaire Nº 133
LÉO LARGUIER
DESSINS DE
CHAS LABORDE
COLLECTION DE
“LA ROSE ET LE LAURIER”
G. BRIFFAUT, Éditeur
4, RUE DE FURSTENBERG, PARIS (VIᵉ)
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M CM XXV
Puisque vous aimez les antiquaires, me dit mon ami Ange Laurentier, chezqui je passais cette semaine d’extrême automne, allez donc jusqu’à laTremblée; on m’a affirmé que le fou qui habitait, ou plus exactement,qui se cachait dans ce pavillon délabré, était mort et qu’il laissaittout son bien à un valet de chambre.
Je crois que cet héritier doit vouloir vendre ce bric-à-brac; et vous yferez peut-être des découvertes intéressantes.
On aperçoit de la route la maison et les grands arbres qui l’abritent.{2}Vous ne pouvez pas vous tromper. Vous sonnerez à une petite portepeinte en vert.
La Tremblée, où vivait, si l’on peut dire, M. Olivier Camors, est àtrois kilomètres d’ici, et ce sera l’occasion d’une promenadecharmante...
Je partis, lorsque nous eûmes déjeuné, persuadé que ce vieux serviteurne me laisserait point pénétrer dans le domaine abandonné, et je ne mehâtais pas, goûtant l’après-midi d’automne comme une immense symphonieen or majeur.
De la route que je suivais, bordée de peupliers sensibles, presquedépouillés, aux coteaux qui fermaient l’horizon, je pouvais admirer lesjaunes légers, les ocres, les rouges sanguins, les fauves dorures et lespourpres, toutes les nuances et toutes les teintes de la saison.
Mon ami n’avait pu me donner aucun renseignement précis touchant cetOlivier Camors qui, après une vie passablement remplie, était venus’ent