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Elle appartient au domaine public.
Contenant les Observations sur l’histoire de France.
A PARIS,
De l’imprimerie de Ch. Desbriere, rue et place Croix,
chaussée du Montblanc, ci-devant d’Antin.
L’An III de la République,
(1794 à 1795.)
Voici enfin tous les ouvrages de Mably,tels qu’ils sont sortis de sa plume. L’éditeurne s’est pas permis d’y rien ajouter,ni d’en rien retrancher. Il en est un auquelil mettoit la dernière main, quandla mort vint l’enlever à ses amis, auxlettres, à la philosophie et à toutes lessociétés politiques; c’est le Cours et laMarche des passions dans la société. Lelecteur n’oubliera pas cette circonstance,en lisant ce traité.
Les lumières répandues dans ces ouvragessur les gouvernemens, sur les lois,sur la morale, en rendent la lecture nécessaireà tous ceux qui sont appelés àl’administration des affaires publiques.
Pour gouverner les hommes, et lesijconduire au bonheur que leur naturecomporte, il faut les connoître, il fautavoir porté le flambeau dans les profondeursdu cœur humain; il faut des talens,des connoissances et des vertus. Mablynous présente cette heureuse réunion; ila médité pour nous, il a écrit pour nous;ses écrits sont l’héritage qu’il nous a légué,c’est à nous à le faire valoir. Notre félicitéa été l’objet de ses longs travaux; il nousa tracé la marche qui y conduit, c’est ànous à la suivre; pour parvenir à ce but,garantissons-nous de l’erreur et du vicequi nous en éloigneroient. Quand les destinéesd’une nation sont entre les mains del’ignorance et de la corruption, le peupleest en proie à tous les maux; il n’a alorsd’autre ressource que d’appeler à sonsecours, la sagesse du philosophe, leslumières du législateur, la prudence et lavertu de l’administrateur. Les maladiespolitiques ne sont pas l’ouvrage de lanature ni du peuple, elles sont celui deslégislateurs et des administrateurs; leuriijguérison demande des remèdes efficaces;des palliatifs ne feroient qu’empirer lemal. Les ouvrages de Mably contiennentces remèdes. Heureux les peuples, dontles gouverneurs auront la prudence, lasagesse et le courage de les employer!
Les peuples aiment autant la vérité,que les gouverneurs la craignent; lacacher, est une trahison, la crainte de ladire, une lâcheté. Les révolutions qui entraînenttant de maux après elles, ne sontque l