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ÉNIDE

PAR

ALFRED TENNYSON

POÈME TRADUIT DE L'ANGLAIS

PAR FRANCISQUE MICHEL

PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES LETTRES DE BORDEAUX
AVEC NEUF GRAVURES SUR ACIER
D'APRÈS

LES DESSINS DE GUSTAVE DORÉ

PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
BOULEVARD SAINT-GERMAIN, No 77
1867

Un morceau de l'escalier d'une tourelle usée par des piedsqui maintenant etaient silencieux, tournait au soleil.

Liste des illustrations


A

NAPOLÉON III

EMPEREUR DES FRANÇAIS

CE LIVRE

OEUVRE DU GÉNIE COMBINÉ

DE L'ANGLETERRE ET DE LA FRANCE

ET PRODUIT D'UNE AMITIÉ ENTRE LES DEUX PEUPLES

QUI DOIT SURTOUT SA FORCE

A UNE AUGUSTE IMPULSION

EST DÉDIÉ

PAR SON TRÈS-HUMBLE ET TRÈS-OBÉISSANT SERVITEUR

J. BERTRAND PAYNE


ÉNIDE

Le brave Geraint, chevalier de la cour d'Arthur et du grand ordre dela Table ronde, prince tributaire de Devon, avait épousé Énide, lafille unique d'Yniol, et il l'aimait comme la lumière du ciel. Etcomme la lumière du ciel varie à l'aurore, au coucher du soleil etpendant les nuits éclairées par la lune et les étoiles tremblantes,ainsi Geraint se plaisait à varier la beauté de sa bien-aimée parla soie, la pourpre et les pierres précieuses. Et Énide, uniquementpour charmer les yeux de son mari, qui l'avait trouvée tout d'abordet aimée dans un état de pauvreté, se présentait journellement à luidans une parure nouvelle; la reine elle-même, reconnaissante enversle prince Geraint pour ses services, aimait Énide, et souvent de sesblanches mains l'habillait, la paraît, comme la plus charmante aprèselle dans toute la cour. Énide aimait la reine et d'un cœur sincèrel'adorait comme la plus imposante, la meilleure et la plus aimable detoutes les femmes sur la terre. En les voyant si tendres et si unies,Geraint s'applaudissait de cette amitié mutuelle; mais quand le bruitpublic accusa la reine d'un amour coupable pour Lancelot, bien qu'iln'y eût pas encore de preuves, et que les bruits du monde n'eussentpoint encore éclaté comme une tempête, néanmoins Geraint y ajouta foiet fut consterné, appréhendant que sa noble épouse, à cause de cettegrande tendresse pour Genièvre, eût reçu ou dût recevoir la moindretache: c'est pourquoi, se rendant auprès du roi, il donna pour prétexteque sa principauté était sur la lisière d'un territoire fréquenté pardes comtes pillards, des chevaliers tarés, des assassins, en un mot,par tous ceux qui cherchaient par la fuite à se dérober à la justice,par tous ceux qui haïssaient les lois: conséquemment, tant qu'il neplairait pas au roi lui-même de nett

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