L'Illustration, No. 0038, 18 Novembre 1843

                   Nº 38. Vol. II.-SAMEDI 18 NOVEMBRE 1843.                         Bureaux, rue de Seine, 33.        Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr.        Prix de chaque Nº, 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75.        Ab. pour les Dép.--3 mois, 9 fr.--6 mois, 17 fr.--Un an, 32 fr.        pour l'Étranger.     --   10        --    20        --   40

SOMMAIRE.

Les Torrents des Hautes-Alpes, le Rhône et les inondations. QuatreGravures.--Courrier de Paris. Portrait de madame PaulineViardot-Garcia.--Belisario, trilogie, par Bertal. Dix-septGravures.--Académie des Sciences. Compte-rendu des deuxième ettroisième trimestres. I. Sciences médicales.--Accident du 10 novembresur le Chemin de fer de Versailles. Gravure.--Histoire de la Semaine,Portrait de Narvaez; Portraits du Roi et de la Reine des Belges;Chambre des Représentants.--Une Bouteille de Champagne, nouvelle, parAndré Delrieu. (Suite et fin)--Margherita Pusterla. Roman de M. CésarCantù. Chapitre XIX, la Fuite; chapitre XX, un Moine et un Prince.Quatorze Gravures. -- Bulletin bibliographique. -- Annonces. -- Modes. UneGravure. -- Amusement des sciences. UneGravure. -- Correspondance. -- Rébus.


Les Torrents des Hautes-Alpes, le Rhône et le Inondations.

Il y a quelques années, les esprits sérieux se sont vivement préoccupésd'une immense question qui intéresse au plus haut point l'aveniragricole et manufacturier de la France. L'inopportunité, le danger mêmedu défrichement des forêts, sous le rapport climatérique et industriel,a servi longtemps de texte à des discussions animées. Ces débats, s'ilsn'ont pas dégagé la vérité des nuages qui l'enveloppent encore, ont aumoins appelé l'attention de l'autorité sur cet important sujet, et misun frein à ce vandalisme besogneux entre les mains duquel le soln'aurait bientôt plus présenté qu'aridité et désolation.

Le dépérissement des forêts en France date déjà de loin. Parmi lesappétits désordonnés qui ont eu tour à tour leur règne dans notre pays,les uns n'ont affecté que les capitaux particuliers et n'ont laissé detraces que dans les familles victimes des jeux de bourse effrénés.D'autres, au contraire, ont écrit leurs ravages en caractères lisiblespour tous, sur le sol même, et ont exercé une influence incontestablesur la richesse nationale, sur les produits de la nature et de l'art, etmême sur les phénomènes météorologiques. De ce nombre et au premier rangnous pouvons placer le défrichement des vieilles forêts qui jadiscouvraient la Gaule. Ce défrichement, impérieusement commandé d'abordpar l'accroissement de la population, par l'extension des lieux habités,avait trouvé une limite dans les besoins mêmes des habitants. De plus,ces vastes propriétés, ces héritages de famille, qui se perpétuaient derace en race, étaient considérés par les anciens seigneurs comme undépôt sacré qu'ils n'avaient reçu de leurs ancêtres que pour letransmettre intact à leurs descendants; et c'était une pensée touteprovidentielle qui avait ainsi placé sous la sauvegarde d'un sentimentreligieux, quoique égoïste, cette source immense de richesses et deprospérité. Mais ce qui était né de la féodalité disparut avec laféodalité. Après la révolution de 89 tous ces grands fiefs disloqués,déclarés biens nationaux et vendus à vil prix, devinrent la proie despéculateurs avides, et bientôt la hache abattit brutalement des forêtsséculaires, providence de toute une

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