LEURS GUERRES ET LEUR PROJET DE FÉDÉRATION
I. Union latino-americana, pensamiento de Bolivar, por J. M.Torres Caicedo; Paris, Rosa y Bouret, 1865.—II. Proyectos detratado para fundar una liga sud-americana, presentados por losplenipotenciarios del Ecuador, de Bolivia, de Chile, del Peru, de losEstados-Unidos de Colombia, etc.
Au point de vue purement géographique, la plus grande partie del’Amérique du Sud est admirablement disposée pour être habitée par despeuples unis. Ce continent, plus simple encore dans son architectureque ne l’est l’Amérique du Nord, elle-même si remarquable par soncaractère d’unité, peut être considéré dans son ensemble comme unelongue série de montagnes et de plateaux se dressant parallèlement auPacifique et s’affaissant par degrés à l’est pour former une immenseplaine doucement inclinée. Si l’Amérique méridionale ressemble àl’Afrique par ses contours généraux, elle en diffère singulièrementpar la structure interne et l’harmonie parfaite de toutes sesparties. Tandis que la plupart des contrées du littoral africainsont complétement isolées les unes des autres et forment autant deterritoires distincts à cause des solitudes et des terres inconnuesqui les séparent, le seul aspect de la carte montre que les diverspays de l’Amérique du Sud, appuyés sur la grande épine dorsale desAndes, arrosés par les tributaires des mêmes fleuves, sont dans uneintime dépendance mutuelle: comparables 954 aux perles d’un collier,ils constituent par leur union un ensemble géographique de la plusfrappante simplicité.
A l’exception des contrées orientales, peuplées par une nationd’origine portugaise, et de la zone marécageuse des Guyanes, où sesont installés quelques milliers de planteurs anglais, français ethollandais, toute l’Amérique du Sud,—c’est-à-dire les régions andineset les grandes plaines fluviales,—est habitée par des hommes deraces mélangées formant de leurs élémens épars une nouvelle race deplus en plus homogène. Les colons des diverses parties de l’Espagne,qui pendant trois siècles ont été presque les seuls Européens ducontinent, se sont partout alliés aux Indiennes, et de ces croisemensest née une population nouvelle qui tient à la fois de l’Espagnol parson intelligence, son courage, sa sobriété, et de l’aborigène par saforce passive, sa ténacité, sa douceur naturelle. Même dans les paysoù les Espagnols se disent purs d’origine, comme au Chili et sur lesplateaux grenadins, un mélange s’est opéré entre les conquérans et lesfamilles des vaincus, et les Chiliens peuvent en conséquence se direaussi bien les fils des Araucans que ceux des compagnons d’Almagro.Non-seulement les aborigènes sont ainsi entrés d’une manière indirectedans la grande famille des nations latines; mais en outre la plupartdes tribus sauvages se sont peu à peu groupées autour de la populationcréole. Elles en ont adopté partiellement les mœurs, et par leurfraternité d’armes durant la guerre de l’indépendance sont devenues unseul et même peuple avec leurs oppresseurs d’autrefois. Sur les côtes,un petit nombre de nègres, issus des anciens esclaves africains, ontcontribué au mélange des races; mais ce troisième élément n’a qu’unefaible importance relative, et le fond des populations andines rested’une manière presque exclusive le produit des deux races espagnole etaméricaine. A ces nations du continent du sud, il faut encore ajou