trenarzh-CNnlitjarufafr

JOURNAL

DE

EUGÈNE DELACROIX

TOME PREMIER

1823-1850

PRÉCÉDÉ D'UNE ÉTUDE SUR LE MAITRE

PAR M. PAUL FLAT

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS PAR MM. PAUL FLAT ET RENÉ PIOT

Portraits et fac-simile

PARIS
LIBRAIRIE PLON
PLON-NOURRIT ET Cie IMPRIMEURS-ÉDITEURS
8, RUE GARANCIÈRE—6e
1893


Le Journal d'Eugène Delacroix se compose de notes prises au jourle jour, écrites à bâtons rompus, où le grand artiste jetait chaquesoir au courant de la plume, sans ordre, sans plan, sans transitions,toutes les idées, les réflexions, les théories, les extases, lesdécouragements qui pouvaient traverser son esprit toujours en travail.

Commencé en 1823 par un jeune homme de vingt-deux ans, dans la fièvred'une vie ardente et tourmentée, ce Journal a d'abord l'allure rapideet quelque peu décousue; à mesure que les années s'avancent, le sangs'apaise, l'esprit se mûrit et s'élève, l'expérience naît, l'horizons'élargit, le style se précise et les aperçus succincts du début fontplace peu à peu à de véritables morceaux littéraires.

Ces notes qui n'étaient pas destinées à voir le jour et qui embrassentune période de plus de quarante années, se trouvent consignées sur unesérie de petits cahiers, de calepins et d'agendas portant chacun sadate.

L'existence de ce Journal était connue: des copies en furent prises;à la mort de Delacroix, elles demeurèrent entre les mains de l'élèvele plus fidèle, du véritable disciple du maître, le peintre PierreAndrieu, à qui nous devons rendre ici un sincère hommage. La vénérationd'Andrieu pour Delacroix avait revêtu le caractère d'une véritablereligion: dépositaire de la pensée du grand peintre, il résolut de lagarder pour lui seul, et, tant qu'il vécut, il se refusa à publier cespages qu'il relisait sans cesse.

Pierre Andrieu est mort l'an dernier. Sa veuve et sa fille n'ont pascru devoir priver plus longtemps le public d'un document si précieuxpour l'histoire de l'art, et elles nous ont confié la mission de lemettre au jour.

La publication actuelle est donc faite d'après les papiers remis àPierre Andrieu. Mais pour écarter toute critique, éviter toute erreuret assurer à la pensée de l'écrivain toute son exactitude et toute sonautorité, les éditeurs ont pensé qu'il était indispensable de contrôlerces notes, page par page, sur les manuscrits originaux. Le petit-neveudu grand peintre, M. de Verninac, sénateur du Lot, avec une bonne grâceet une courtoisie dont nous ne saurions trop le remercier, nous apermis de faire ce travail de vérification sur les originaux eux-mêmes,qu'il a bien voulu nous communiquer.

Si dans ce Journal certaines lacunes sont à constater, notamment pourla période de 1848, par contre nous avons eu la bonne fortune deretrouver certains carnets qu'on croyait égarés. Le fameux voyage auMaroc, dont la trace semblait perdue, appartient aujourd'hui à M. leprofesseur Charcot, qui nous a permis de reproduire cet épisode capitaldans la carrière artistique du maître; nous sommes heureux de pouvoirlui adresser ici l'expression de notre gratitude.

Nous avons fait également appel au souvenir des anciens amis, desélèves et des admirateurs de Delacroix; tous se sont empressés demettre à notre disposition les renseignements et les documents qu'ilspouvaient posséder. En nous accordant leur bienveillant concou

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!