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L'ILLUSTRATIONPrix de ce Numéro: 1 fr. 25.

SAMEDI 4 AVRIL 189149e Année.--N° 2510


LES NOUVELLES DÉCOUVERTES DE MOMIES DANS LAHAUTE-ÉGYPTE.--
Extraction des sarcophages du puits de Deïr-el-Bahari,près de Louqsor.
Dessin d'après nature de M. Émile Bayard.



E parlais l'autre jour d'une danseuse au nom bizarre qui donne auxfemmes du monde et aux futures étoiles du Moulin-Rouge des leçons dedanse excentrique. Depuis que la Goulue a fait école et enseigné à MlleRéjane l'art de lever très haut la jambe, il s'est établi, non pasencore en France, mais en Amérique, une mode nouvelle. Un jeu mondain apris naissance dans les salons yankees et, si les correspondants dejournaux ne sont pas des mystificateurs, comme on disait autrefois, oudes fumistes, comme on dit aujourd'hui (ils pourraient bien être desmystificateurs!), voici on quoi ce jeu consiste:

Au milieu d'un salon, un tambour de basque est suspendu par un fil auplafond et à une certaine hauteur. Tels les arbres de la Saint-Valentinsous lesquels, en Angleterre, on embrasse sa danseuse. Ce tambour debasque est un but, une cible pour le bout des pieds des jeunesAméricaines. C'est à qui, en levant le pied le plus haut, atteindra lemieux le tambour et le fera plus joliment résonner. Il s'agit d'attraperla peau d'âne et de frapper sur cette sorte de gong. On voit d'ici letableau: d'aimables misses levant la jambe, à la façon de la Goulue,pour attraper le bienheureux tambour.

Ce jeu, d'invention récente, porte en Amérique un nom composé des plusdifficiles à prononcer. On pourrait, ce qui serait plus simple,l'appeler le shocking-drum, le tambour-shocking! Mais, là-bas, cedivertissement ne choque personne, et je ne désespère pas de le voirs'acclimater chez nous l'hiver prochain. Gloire à Mlle Réjane! Elle ysera bien pour quelque chose.

Dieu merci, nous n'en sommes pas là, et avant l'hiver la mode aurapeut-être changé. Le vent tourne et le mot shocking-drum aura rejoint,je pense, les vieilles lunes. Il est fini, le présent hiver! avril,l'honneur des mois et des bois nous apporte ses premières feuilles. Unreporter de beaucoup d'ingéniosité a cherché, l'autre jour, un sujetd'actualité qui prêtât à une consultation et à des entrevues, et il aposé à un certain nombre de poètes cette question alléchante:

--Que pensez-vous du printemps?

Nos poètes consultés sur la question de savoir s'ils aiment ou s'ilsn'aiment pas le printemps, on s'imagine que, du premier coup, ils vonten chœur s'écrier:

--Le printemps! mais c'est la saison bénie, l'heure des amours, lasaison des nids!

Les vieux poètes d'autrefois eussent peut-être répondu cela, les naïfs.Banville, s'il eût vécu, eût crié: Vivent les roses! Or, je remarqueavec une certaine tristesse que la plupart des poètes interviewés n'ontparlé du printemps que pour le railler.

--C'est la saison des rhumes de cerveau!

--C'est le triomphe du coryza!

Devant les poètes contemporains, plus ou moins mordus de pessimisme, lepauvre printemps n'a pas de chance. Il n'a plus pour l'aimer et pour lechanter que les bons bourgeois fidèles au culte des dates, et qui sedisent, parfois en grelottant:

--Le fond de l'air est froid. Mais nous sommes en avril. Que c'est bontout de même, le printemps!

Il a parfois des engelures, le pri

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