La Femme baroque.—Le Page.—La Croix de Malte.—Couplées.—Aupays de Sylvie.—Souvenirs dumarquis de Floranges.—L'Amazone blessée.—LesDoigts de fée.—Le Pavé du roi.—Mes Relations.—LeMarché aux fleurs.
Les Quatre Maladies du style.—La Querelle de l'orthographe.—Lettresde Chantilly.—Nos Élégances.—Opinionschoisies.—Introduction à la Vie comme-il-faut.—Coursde Vie Parisienne.
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IL A ÉTÉ TIRÉ A PART:
cinq exemplaires sur papier de Hollande
cinq cents exemplaires sur Vélin du Marais
numérotés à la presse.
EXEMPLAIRE Nº 316
Il arrive que mon ami Denis Claudion vienneparfois à Paris, pour quelques jours.
Denis, bien qu'il ait mon âge, préside uneimposante société anglaise qui fabrique des explosifsde guerre en Ecosse, près d'Aberdeen:c'est un personnage considérable, sans cesse occupéd'affaires émouvantes avec le War Office etl'Amirauté, sinon avec les pays balkaniques, oule Chili, l'Argentine, le Brésil. Il vend de quoidétruire des millions d'hommes, et faire éclaterla vieille Europe ou sauter la jeune Amérique.
Nul doute que Denis n'eût préféré demeureren France: mon camarade n'apprécie point lesAnglais, les jugeant paresseux. Toutefois il sefélicite d'habiter là-bas tout l'hiver, à caused'une passion qu'il a. Après quoi, d'avril à septembre,il se rend volontiers en Champagne, oùsa mère vit retirée. A cette époque, Denis traverse[Pg 2]souvent Paris: nous passons ensemblequelques riantes soirées, et c'est un des cordiauxplaisirs de l'été.
J'admire et j'aime ce diable de Denis, que jeconnais depuis l'enfance. Que dirais-je de lui,sinon qu'il est parfait?... Eh bien, oui, voilàdonc un homme parfait. Faudra-t-il trembler silongtemps avant que d'oser employer un mot pareil?Denis est parfait. Denis est terrible.
Au collège de Reims déjà, brillant élève et deforte santé, il dépensait en monsieur l'argentque ses parents ne mesuraient guère à un héritiersi flatteur, et la façon galante et tendredont il baisait la main de sa mère m'émerveillait.Un lundi matin, tous les potaches, ses condisciples,furent bouleversés par certain tourbillonvertigineux qui grondait au loin dans larue: ce n'était autre qu'une voiture automobile,et nous n'en avions encore jamais aperçu. Enoutre, prodige plus grand encore, notre camaradese trouvait au volant, il menait lui-même,de sa petite poigne de page, le char formidable.L'esprit tout écumant de rhétorique, tel quej'étais alors, je crus voir en person BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!
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