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LES GENS

DE
BUREAU

par

ÉMILE GABORIAU

SEPTIEME ÉDITION

PARIS

1877

PRÉFACE

Il est toujours bon de consulter les hommes spéciaux.

Aussi, avant de livrer ce volume à mon imprimeur, j'ai cru devoirsoumettre le manuscrit à un de mes amis, sous-chef dans une de nosadministrations publiques.

Huit jours après, il me retournait mon livre avec le billet suivant:

«Je ne sais en vérité, mon cher, où vous avez puisé vos renseignements. Vos personnages n'ont pas la moindre vraisemblance. Ils n'existent pas. Que vous connaissez peu les employés! Ce sont tous, sans exception, des hommes de mérite, intelligents, laborieux, actifs, fanatiques de leurs devoirs. Savez-vous qu'on n'ouvre pas les portes avant dix heures pour les empêcher d'arriver trop tôt? Savez-vous que le soir il faut leur faire violence pour les mettre dehors sur le coup de quatre heures? J'en connais qui ont refusé à la fin du mois de toucher leurs appointements, parce qu'ils ne croyaient pas les avoir assez bien gagnés. Et le mécanisme administratif, quelle singulière idée vous vous en faites! Y a-t-il exemple d'une seule affaire qui ait traîné en longueur dans n'importe quel ministère? Et quelle politesse dans tout le personnel, quelle urbanité parfaite, quel savoir-vivre!… Demandez au public.—Quant au favoritisme, chacun sait qu'il n'existe plus depuis les immortels principes de 89.

Donc, puisque vous voulez un conseil, croyez-moi, brûlez ces pages, et venez me demander ma collaboration. A nous deux nous ferons quelque chose de bien.

Ce conseil si désintéressé m'a touché l'âme. Mais je me suis souvenuque M. Josse est toujours orfèvre.

Voilà pourquoi je publie ce volume.

LES GENS DE BUREAU

I

Romain Caldas, qui n'avait point eu de boules blanches à ses examensde l'École de droit découvrit un matin qu'il devait être admirablementpropre à toutes les administrations.

En conséquence, il prit une grande feuille de papier, et de sa plusbelle écriture, qui n'était pas belle, il adressa une demanded'emplois à S. Exc. M. le Ministre de l'Équilibre National.

Un vieux monsieur qu'il ne connaissait guère y mit une apostille danslaquelle il déclarait que les talents du soussigné Caldas devaientêtre utilisés sans retard au profit de l'État.

En fait d'apostille, il n'y a que la première qui coûte. Romain eutbientôt la satisfaction de voir tout à l'entour de sa pétition vingtsignatures de personnes qu'il ne connaissait pas du tout.

Sa demande envoyée, Caldas se mit à piocher consciencieusement lesmatières de son examen.

L'administration de l'Équilibre, en effet, outre qu'elle exige descandidats aux emplois dont elle dispose le diplôme de bachelier, lesastreint encore à passer un examen spécial.

Peut-êtr

...

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