[Extrait des Œuvres complètes de Diderot, éditées par Jules Assézat, 5ème volume, Paris, Garnier Frères, 1875.]
(Écrit en 1770—Publié en 1773)
Voici la Notice qui précède ce conte dans l'édition Brière:
«Au mois d'août 1770, Diderot1 vint à Bourbonne-les-Bains, près deLangres, pour y voir une amie qui avait mené sa fille aux eaux dansl'espérance de lui rendre la santé altérée par les suites d'une premièrecouche. Il trouva ces dames occupées, pour se désennuyer, à écriredes contes qu'elles adressaient à leurs correspondants de Paris. L'und'eux venait à son tour de leur envoyer les Deux Amis, conte iroquoisque Saint-Lambert avait fait paraître peu de jours après sa réception àl'Académie française. Diderot eut l'idée de riposter par l'histoire desDeux Amis de Bourbonne, dont la simplicité contraste d'une manièresi touchante avec la prétention du conte de Saint-Lambert. Cet écrit,échappé sans effort à la plume du philosophe, et dans lequel onretrouve des personnages contemporains, fut adressé par la jeunemalade, ou la petite sœur, au petit frère, son correspondant, qui luiavait envoyé le conte iroquois.»
Nous n'avons à ajouter à ce qui précède que deux mots. Les damesque retrouva Diderot à Bourbonne étaient Mme de Meaux et Mme dePrunevaux, sa fille. Le conte passa pour être de cette dernière, etcomme son correspondant le croyait vrai, elle dut avoir de nouveaurecours à Diderot pour le compléter. C'est à ce même moment queDiderot fit une courte excursion à Langres. Il revint de ce voyageayant en portefeuille, outre les Deux Amis de Bourbonne, l'Entretiend'un père avec ses enfants, inspiré par la visite de la maison paternelle.Sur ces entrefaites, Gessner lui fit demander, comme une faveur,quelques pages pour accompagner la traduction de ses Nouvelles Idylles.Il lui donna les deux morceaux qui furent insérés en tête des Contesmoraux et Nouvelles Idylles de MM. D... et Gessner (Zuric, chez Orel,Gessner, Fuessli et Cie, 1773, petit in-8o), sous ce titre: Contes morauxde M. D... Ils ont été souvent réimprimés.
Voici ce que dit à ce sujet Gessner, dans la préface de l'édition in-4oornée de frontispice, figures, en-têtes et culs-de-lampe gravés à l'eau-fortepar lui-même (1773, IV, 184 pages. Zuric, chez l'auteur):
«Les premiers ouvrages de M. Gessner ont été reçus si favorablementdans les païs étrangers et surtout en France, qu'il ne s'intéressepas moins à la traduction2 de celui-ci qu'à l'original même...
«M. Gessner a communiqué son projet aux amis qu'il a à Paris, etparticulièrement à M. D..., dont l'approbation lui a toujours été si précieuse.Cet homme célèbre a eu la bonté de lui envoyer en manuscriptles deux contes moraux qui précèdent la traduction des NouvellesIdylles. M. Gessner se trouve heureux de pouvoir offrir à la France unprésent qu'elle recevra sans doute avec plaisir et qui sera le monumentd'une amitié que la seule culture des lettres a fait naître entre deuxhommes que des contrées éloignées ont toujours tenus séparés.»
Dans la préface de l'édition des Idylles de Gessner, illustrées parMoreau (1795), Renouard dit qu'il a pu corriger sur les manuscritsannotés par Diderot, et qui étaient en sa possession, le texte des DeuxAmis de Bourbonne et de l'Entretien d'un père et de ses enfants.
C'est de ces deux contes que l'abbé de Vauxcelles, dont nous avonsdéjà parlé (Notice du Supplément au voyage de B BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!
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