Note de transcription: L'orthographe d'origine a été conservéeet n'a pas été harmonisée. |
PAR
R. D O Z Y
Commandeur de l'ordre de Charles III d'Espagne, membre correspondant
de l'académie d'histoire de Madrid, associé étranger de la Soc. asiat.
de Paris, professeur d'histoire à l'université de Leyde, etc.
TOME TROISIÈME
LE Y D E
E. J. B R I L L
Imprimeur de l'Université
——
1861
Chapitres:I., II., III., IV., V., VI., VII., VIII., IX., X., XI., XII., XIII., XIV., XV., XVI., XVII., XVIII.
Notes de bas de page
Ne voulant pas interrompre l’histoire de l’insurrectionde l’Andalousie, nous sommes déjà arrivés,dans le livre précédent, à l’année 932; mais commela guerre étrangère va nous occuper à présent, il seranécessaire que le lecteur se reporte au commencementdu règne d’Abdérame III.
L’insurrection des Espagnols et de l’aristocratiearabe n’était pas alors le seul péril qui menaçât l’existencede l’Etat: deux puissances voisines, l’une récente,l’autre déjà ancienne, la mettaient égalementen danger: c’étaient le royaume de Léon et le califatafricain, qui venait d’être fondé par une secte chiite,celle des Ismaëliens.
D’accord sur les grands principes, reconnaissanttous que l’imâmat, c’est-à-dire le commandement temporelet spirituel de tous les musulmans, appartientà la postérité d’Alî et que l’imâm est impeccable, lesChiites ou partisans du droit divin formaient cependantplusieurs sectes, et ce qui les tenait surtout divisés,c’était la question de savoir lequel parmi lesdescendants du sixième imâm, Djafar le Véridique,avait droit à l’imâmat. Ce Djafar avait eu plusieursfils, dont l’aîné s’appelait Ismâîl et le second Mousâ,et comme Ismâîl était mort avant son père, dans l’année762, la majeure partie des Chiites avait reconnuMousâ pour imâm après la mort de Djafar. La minorité,au contraire, ne voulut pas se soumettre àlui. Disant que Dieu lui-même avait, par la bouchede Djafar, désigné Ismâîl pour le successeur de cedernier, et que l’Etre suprême ne peut pas revenirsur une résolution une fois prise, ces Ismaëliens,comme o