L'illustration, 0049, 3 FÉVRIER 1844
Nº 49. Vol, II.--SAMEDI 3 FÉVRIER 1844. Bureaux, rue de Seine, 33. Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr. Pris de chaque N° 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75. Ab. pour les Dép.--3 mois, 9 fr.--6 mois. 17 fr.--Un an, 32 fr. pour l'Étranger. -- 10 -- 20 -- 40
SOMMAIRE.Courrier de Paris. Vue de la Galerie Lebrun, à l'hôtel Lambert.--Histoire de la Semaine. Portrait de sir Francis Burdett. -- Del'autre côté de l'Eau. Souvenirs d'une promenade, par O. N. (Suite.)Vue extérieure des constructions des nouvelles Chambres du Parlementanglais; Vues intérieures de la Chambre des Lords et de la Chambre desCommunes. --Charles Nodier. Notice biographique et littéraire.Portrait par Tony Johannot. -- Fragments d'un Voyage en Afrique.--Plaisirs et Misères de l'hiver. Deux Gravures. -- Études comiques.Le Trembleur, ou les Lectures dangereuses. -- La Pêche des Huîtres.Sept Gravures. --Bulletin bibliographique. -- Annonces. -- Allégoriede Février. --Modes. Une Gravure. -- Correspondance. -- Problèmed'Échecs. -- Rébus. |
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Le vent est au bal et au concert; on danse partout, on chante partout;Paris est inondé de billets de faire part qui courent la ville d'étageen étage, avec ces mots en post-scriptum: On dansera;--on fera de lamusique.--Faire de la musique est la grande maladie du temps; tout lemonde s'en mêle; il n'est si mince employé, si petit bourgeois qui n'aitses virtuoses et ne donne son concert, prenant pour prima donna lalingère ou la brodeuse du coin, pour ténor le secrétaire de la mairie,et le sergent-major de sa compagnie pour baryton. «Tout marquis veutavoir des pages,» disait La Fontaine; aujourd'hui tout épicier prétendau Lablache, à la Malibran et au Rubini. Aussi, Dieu sait la cacophoniequi a cours et quel douloureux bacchanal se pratique, tous les soirs,dans les douze arrondissements, du premier étage à la mansarde; car lamansarde elle-même n'est pas à l'abri de la contagion; la mansarde jouede la clarinette ou du cornet à pistons; la mansarde est peuplée d'utde poitrine qui meurent de faim, et de la sans feu ni lieu.
Quatre fêtes d'un caractère différent et d'un agrément particulier ontobtenu, cette semaine, la préférence sur toutes les autres: le bal del'ambassadeur d'Angleterre, celui de la princesse Czartoriska et leconcert donné par M. Frédéric Soulié; j'allais oublier le rout de M.Moreau-Sainti, de l'Opéra-Comique; ainsi, il y en avait pour tous lesgoûts; la politique et la diplomatie, les arts et les lettres, ont puchanter un duo et faire un tour de valse.
Le bal de l'ambassadeur anglais avait attiré l'aristocratie des noms etdes titres; il était difficile d'y faire un pas sans se frotter à unprince, à un duc ou à un baron; et plus d'une élégante danseuse a courule risque, dans le tou