L'Illustration, No. 0044, 30 Décembre 1843
N° 44. Vol. II.--SAMEDI 30 DECEMBRE 1843. Bureaux, rue de Seine, 33. Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr. Prix de chaque Nº. 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75. Ab. pour les Dép.--3 mois, 9 fr.--6 mois, 17 fr.--Un an, 32 fr. pour l'étranger -- 10 -- 20 -- 40
Ouverture de la Session de 1843. Cortège royal; Arrivée du Roi dans lacour du Palais-Bourbon; Discours d'ouverture,--Oraison funèbre de 1843,Neuf Gravures, par Bertal.--Le Jour de l'An en Europe. Un Lever de lareine d'Angleterre; la Bénédiction de la Newa; la Polonaise à la cour deRussie; Baisers du Jour de l'An, par Grandville.--Le Jour de l'An enChine. Une Carte chinoise.--L'Origine des Étrennes.--Les PetitsBonheurs du Jour de l'An. Le Palais de la Nouvelle Année, parGrandville.--Les Petites Misères du Jour de l'An. Vingt Gravures, parCham.--Éphémérides du Jour de l'An.--Modes de 1844, parGrandville.--Rébus.
La session de 1843 vient de s'ouvrir. Le roi, entouré des princes sesfils, s'est rendu des Tuileries au Palais Bourbon, et a été reçu danscette enceinte avec le cérémonial habituel, que les artistes qui noussecondent se sont chargés de rendre à nos abonnés. Pourl'Illustration, dans cette semaine où l'attention et la pensée dechacun ont été absorbées par l'ouverture des Chambres et par l'approchedu premier jour du nouvel an, elle commettrait une sorte d'anachronismeen entretenant ses lecteurs d'autre chose que de ces deux solennités.
Maintenant tous les discours de la couronne diffèrent peu entre eux.Nous aurons, à l'occasion de la discussion de l'adresse, à parler decelui qui a été prononcé mercredi dernier. Mais si les harangues sontdepuis longtemps à peu près les mêmes, le programme de ces cérémonies asubi de telles révolutions depuis qu'il y a des assemblées en France,que nous avons cru qu'il ne serait pas sans intérêt de tracer un tableaurapide des séances d'ouverture de ces assemblées successives. C'est lecôté pittoresque de notre vieille histoire parlementaire.
Sous les deux premières races de nos rois, il y eut des assemblées assezfréquentes. On y appela d'abord des seigneurs francs et des évêquesgaulois. L'histoire ne nous montre pas que ces réunions, ces placita,ces conciles eussent une influence légale sur les rois; elle ne nousfait pas savoir davantage les usages qui y étaient suivis. Une des pluscélèbres de ces assemblées est celle que provoqua Pepin le bref pourpartager son royaume entre ses fils. Eginard, dans ses Annales, dit queles Français ayant formé une assemblée générale composée des optimates(c'est-à-dire des ducs et des comtes français), des évêques et desprêtres, Charles et Carloman furent créés rois par le consentement detous; mais ce qu'il ne nous dit pas, c'est le cérémonial de cettesolennité. Sous Charlemagne particulièrement, et sous ses descendants,les assemblées se multiplièrent. Ce prince avait du goût pour cessolennités: il aimait à représenter; il savait se montrer au milieu despeuples comme au milieu des soldats; il connaissait son ascendant, et sesentait né pour dominer partout. Il ne négligea donc aucune occasion deréunir la foule autour de lui. Il ordonna que les assemblées se tinssentrégulièrement deux fois par an: une fois au printemps, une aut