YVETTE GUILBERT

La Vedette

ROMAN

Tout exemplaire est numéroté au verso du faux-titre.

PARIS
H. SIMONIS EMPIS, ÉDITEUR
21, RUE DES PETITS-CHAMPS, 21

1902

Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays,y compris la Suède, la Norvège et le Danemark. S’adresser,pour traiter, à M. H. Simonis Empis.

ÉMILE COLIN, IMPRIMERIE DE LAGNY (S.-ET-M.)

Il a été tiré de cet ouvrage :
Trente exemplaires sur papier du Japon numérotésde I à XXX.

Ces exemplaires sur papier du Japon ont été souscritspar M. A. Ferroud (Librairie des Amateurs), 127,boulevard Saint-Germain.

Soixante-dix exemplaires sur papier de Hollandenumérotés de 1 à 70.

AVANT-PROPOS

Le Parisien du boulevard, client de passage ou habituéde la Scala, de l’Eldorado, de l’Olympia et desFolies-Bergère ne connaît guère, avec la Cigale, leConcert Européen et le Divan Japonais où l’on grimpeparfois, d’autres établissements où la chanson faitflorès.

Il ignore que dans les quartiers excentriques, despetites salles de bal, de conférences, de banquets, dessous-sols de cafés et de troquets s’ouvrent à tous lesamateurs, chanteurs, ouvriers, petits employés venantlà chercher entre eux un semblant de petite gloire.

Les arrondissements lointains sont remplis de guinguettesjoyeuses, pourvues d’une clientèle assidue, etplus d’un chanteur connu a commencé sa carrière etpris goût aux bravos dans une de ces petites cases… encouragépar les camarades à lâcher le burin ou le marteaupour les joies du tremplin qui les fait rêver tous !A Paris, tout le populo chante — mécontents et satisfaits.

Je me souviens, quand j’étais petite fille, il y a decela vingt-huit ans ! (Tu vieillis, ma chère…) avoir demeurédans une maison voisine d’un café, où, le soir,les gens du quartier se réunissaient et chantaient lesromances en vogue, accompagnées au piano par unM. Petit, qui, du temps de Renard à l’Eldorado, faisaitrépéter et chanter les artistes.

Ce monsieur Petit était un personnage. Pensezdonc, il musiquait pour Amiati ! et ses conseils étaientd’or : il chantait d’une façon très correcte, avec méthode,très simplement, et d’une belle voix de baryton,et je me souviens que mon père, amateur dechansons, comme beaucoup d’hommes de son temps,aimait à lui entendre dire le Violoneux

Que ces temps sont loin, mon Dieu ! Ai-je assez travaillédepuis !!! Qui sait ? j’ai peut-être bien cent ans…

Boulevard du Temple… Café Augeol, en face larue Saintonge… j’avais à peine huit ans, mais commeces souvenirs sont précis à ma mémoire !… unegrande salle, avec un piano à gauche, papa assis avecdeux médecins amis, écoutant ravis M. Petit chanterson Violoneux et les Bœufs de Dupont.

Et mademoiselle Marguerite Walin ! La belle blonde àla peau mate, aux yeux clairs, qui ravageait les cœurs,de la Place de la République aux Filles du Calvaire !

(Une ouvrière lingère fatiguée de coudre).

Celle-là chantait : La Fille d’Auberge, d’une voixvoilée, d’un charme étrange. On m’a conté que Petitla fit entrer tout de go à l’Eldorado : le quartier enaurait illuminé de joie ! Malheureusement Amiatiavait une place dans le cœur du public, et MargueriteWalin, qui ne savait que la copier, dut se retirer etpartir dans des Russies plus ou moins honnêtes — oùla phtisie la prit à ses admirateurs… Pauvre belleWalin !

Près du cirque

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