TABLEDES MATIÈRES DU SECOND VOLUMEDU SIÈCLE DE LOUIS XIV.

ŒUVRES
DE
VOLTAIRE

AVEC

PRÉFACES, AVERTISSEMENTS,
NOTES, ETC.

PAR M. BEUCHOT.

TOME XX.
SIÈCLE DE LOUIS XIV.—TOME II.




A PARIS,
CHEZ LEFÈVRE, LIBRAIRE,
RUE DE L’ÉPERON, Nº 6.
FIRMIN DIDOT FRÈRES, RUE JACOB, Nº 24.
WERDET ET LEQUIEN FILS,
RUE DU BATTOIR, Nº 20.

M DCCC XXX.

{1}


SIÈCLE

DE LOUIS XIV.


CHAPITRE XVIII.

Guerre mémorable pour la succession à la monarchie d’Espagne. Conduitedes ministres et des généraux jusqu’en 1703.

A Guillaume III succéda la princesse Anne, fille du roi Jacques et de lafille d’Hyde, avocat devenu chancelier, et l’un des grands hommes del’Angleterre[1]. Elle était mariée au prince de Danemark, qui ne fut queson premier sujet. Dès qu’elle fut sur le trône, elle entra dans toutesles mesures du roi Guillaume, quoiqu’elle eût été ouvertement brouilléeavec lui. Ces mesures étaient les vœux de la nation. Un roi faitailleurs entrer aveuglément ses peuples dans toutes ses vues; mais àLondres un roi doit entrer dans celles de son peuple.

Ces dispositions de l’Angleterre et de la Hollande pour mettre, s’il sepouvait, sur le trône d’Espagne l’archiduc Charles, fils de l’empereur,ou du moins pour résister aux Bourbons, méritent peut-être l’attention{2}de tous les siècles. La Hollande devait, pour sa part, entretenir centdeux mille hommes de troupes, soit dans les garnisons, soit en campagne.Il s’en fallait beaucoup que la vaste monarchie espagnole pût en fournirautant dans cette conjoncture. Une province de marchands presque toutesubjuguée en deux mois, trente ans auparavant, pouvait plus alors queles maîtres de l’Espagne, de Naples, de la Flandre, du Pérou, et duMexique. L’Angleterre promettait quarante mille hommes, sans compter sesflottes. Il arrive dans toutes les alliances que l’on fournit à lalongue beaucoup moins qu’on n’avait promis. L’Angleterre, au contraire,donna cinquante mille hommes dans la seconde année, au lieu de quarante;et vers la fin de la guerre, elle entretint, tant de ses troupes que decelles des alliés, sur les frontières de France, en Espagne, en Italie,en Irlande, en Amérique, et sur ses flottes, près de deux cent millesoldats et matelots combattants; dépense presque incroyable pour quiconsidérera que l’Angleterre, proprement dite, n’est que le tiers de laFrance, et qu’elle n’avait pas la moitié tant d’argent monnayé; maisdépense vraisemblable aux yeux de ceux qui savent ce que peuvent lecommerce et le crédit. Les Anglais ont porté toujours le plus grandfardeau de cette alliance. Les Hollandais ont insensiblement diminué leleur; car, après tout, la république des États-Généraux n’est qu’uneillustre compagnie de commerce; et l’Angleterre est un pays fertile,rempli de négociants et de guerriers.

L’empereur devait fournir quatre-vingt-dix mille hommes, sans compter{3}les secours de l’e

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