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LES COTILLONS CÉLÈBRES

PAR

ÉMILE GABORIAU


DEUXIÈME SÉRIE

PARIS

E. DENTU, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES

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PALAIS-ROYAL, GALERIE D'ORLÉANS, 13

MDCCCLXI


Melle. DE LAVALLIÈRE

DEUXIÈME SÉRIE


TABLE DES MATIÈRES.


LES COTILLONS CÉLÈBRES


I

LA COUR DE LOUIS XIV.

Trois femmes, à elles seules, résument et personnifient le long règne deLouis XIV, ce règne aux fortunes si diverses. La différence de leurspassions, de leur humeur, de leurs goûts, explique et symbolise leschangements de politique du monarque. Comme trois génies, ellesprésident aux trois grandes phases de l'existence du roi-soleil.

La Vallière, l'humble, la timide, la dévouée, c'est l'amour, la poésie,la jeunesse; elle inspire les idées qui peuvent paraître généreuses etchevaleresques. Le soleil se lève, l'horizon se colore de lueurssplendides, on dirait l'aurore d'un grand règne.

La fière, la bruyante Montespan arrive à l'heure de la toute-puissance;c'est l'épanouissement de la gloire. La France découvre en elle desforces et des richesses ignorées, l'Europe tremble, les courtisansadorent à genoux en se voilant la face. Le vertige d'un orgueil insensétrouble la raison de Louis XIV; alors il foule aux pieds toutes les loisdivines et humaines, que dis-je? il croit être lui-même la loi et ladivinité. L'astre est à son zénith, il suffit à plusieurs mondes: Necpluribus impar.

Avec madame de Maintenon, la huguenote convertie, la prude ambitieuse,Tartufe en cotillons, nous assistons à la décadence. Tout croule,l'édifice prodigieux de tant de fausse grandeur craque et se disjoint.C'est la période du sang et des crimes; on violente les consciences, onmassacre de tous côtés, au nom de Dieu et du roi. La veuve de Scarron lecul-de-jatte, c'est l'expiation, le remords, le châtiment, l'anathème;l'avenir est terrible de menaces, le soleil s'éteint dans l'orage.

Crayonner la vie de ces trois femmes, c'est donc esquisser l'histoire dece roi qui, pour tant de gens encore, en dépit de toute morale, de toutevérité, de toute justice, est resté le roi par excellence,—le grandroi.

Grand roi, soit, mais alors seulement comme ceux de la tragédie,monarque au diadème de clinquant, qui de la queue de leur manteau depourpre balayent les planches du théâtre.

Et que fut Louis XIV, en effet, sinon un roi de théâtre? Tout son règneest-il autre chose qu'une représentation pompeuse au bénéfice del'Europe, et dont la France, de son travail, de ses sue

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