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(Agrandissement)

Suppléments de ce numéro:
1º L'ILLUSTRATION THÉÂTRALE avec le texte complet du DUEL;
2° Une reproduction en couleurs d'un tableau de HENNER.


PENDANT LA BATAILLE DE MOUKDEN (1er-10 MARS 1905)
Généraljaponais étudiant sa carte, dans une tranchée, à l'écart, avant de fairedonner sa brigade. Photographie de notre, nouveau correspondant deguerre pour 1905, J. Wittness.


Courrier de Paris

JOURNAL D'UNE ÉTRANGÈRE

Les rois rendent volontiers, depuis quelque temps, visite aux Parisiens.Ils ne s'y sont pas décidés du premier coup. Paris républicain leurfaisait un peu peur. «Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille...» Etpuis, petit à petit, le «bloc» leur sembla très inoffensif. Ils serassurèrent. Une fois rassurés, ils furent séduits. Aujourd'hui, c'estmieux encore; ce bloc, irrésistiblement, les attire. Ce n'est plus parpolitesse qu'ils consentent à nous venir voir: ils en éprouvent,dirait-on, le besoin. Ils avouent même --et rien ne saurait flatterdavantage l'amour-propre des Parisiens--que leur grande joie serait devenir souvent chez eux, et sans être acclamés; d'y passer inaperçus; dejouir de Paris librement, à la façon du premier badaud venu; de pouvoirs'y rencontrer--comme, il y a dix jours, aux; Capucines, Edouard VIIet Léopold II --sans que la foule y fit attention. Le soir où le roid'Angleterre vint applaudir, aux Capucines, Mme Jeanne Granier, lapetite salle était très joliment fleurie; des drapeaux anglais pendaientau-dessus de la porte; on avait cru devoir ainsi marquer d'un peu desolennité l'honneur de cette visite. On eût augmenté le plaisir du roien ne lui infligeant l'hommage ni de ces fleurs ni de ces drapeaux. Lesaluer, c'était le reconnaître. Et je sens quelle exquise volupté cedoit être, pour un homme condamné à ne jamais échapper une minute ausupplice de la vénération publique, que de pouvoir penser de temps entemps: «On ne me reconnaît pas!»

N'importe! Que Paris les acclame ou fasse semblant de lesignorer,--qu'ils y viennent en triomphateurs ou en touristes,l'essentiel était pour eux d'y venir; et tous, ou presque tous, en ontpris le chemin l'un après l'autre. Presque tous... car il y en a deuxque leur grand âge retient «à la maison»; et un troisième, que d'autresraisons empêchent d'être notre hôte... Celui-là s'en console comme ilpeut--en venant tout près, le plus près possible de la frontière, detemps en temps, passer une revue, ou saluer des tombes--et se dit (toutbas!) que Gravelotte est bien loin de Longchamps. A qui la faute?

Et pour la première fois de sa vie, sans doute, l'empereur allemand sesent un peu jaloux du roi d'Espagne...


Car il y viendra, lui aussi, dans quinze jours, et ce sera son premiergrand voyage. Paris l'attend et s'apprête à le fêter; des comitéss'organisent; on ne veut pas laisser à M. Loubet tout seul et à sesministres le plaisir de montrer Paris à ce roi de dix-huit ans, et de lelui faire aimer. On s'agite même au quartier des Halles; on y prépare àAlphonse XIII une réception dont le pittoresque l'étonnera: ce jeunehomme y sera salué au passage par une jeune fille, la «muse del'Alimentation», que quatre demoiselles d'honneur et la foule

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