LES PARISIENNES
D’A PRÉSENT
JUSTIFICATION DU TIRAGE
Cet ouvrage et été tiré à huit cent dix exemplairesnumérotés:
Nos 1 à 60.—Exemplaires sur papier des Manufactures impérialesdu Japon avec tirage à part sur chinede toutes les illustrations.
Nos 61 à 810.—Exemplaires sur beau papier vélin.
No [684]
Tous droits réservés.
L’ANNÉE FÉMININE
(1896)
TEXTE DE GEORGES MONTORGUEIL
ILLUSTRATIONS
DE
HENRI BOUTET
PARIS
H. FLOURY, LIBRAIRE-ÉDITEUR
1, BOULEVARD DES CAPUCINES, 1
1897
La femme était la femme et s’estimaitambitieuse à prétendre l’être assez.Elle se gardait de disputer àl’homme ses apanages, ne se souciantque des siens. Il lui était suffisant de s’exercer àl’art de plaire ou d’aimer: par expériences et récitsd’aïeules, connaissant que l’amour est le souverainmaître qui asservit à ses lois jusqu’aux lois. Il luiest venu d’autres visées. Elle prétend à une émancipationsociale et politique qui l’égalera à l’hommeen droits. C’est l’assaut livré au vieux code et auvieil usage.
Les années 1896-97 marquent une étape décisivedans cette direction.
Cependant le mouvement féministe n’est pas tout2le mouvement féminin. La vie parisienne a sacrifiécomme devant aux agitations qui lui sont chères, auximprévus de la mode, du goût et du scandale. L’observateurqui note, au jour le jour, les multiples épisodesdans lesquels la femme a joué un rôle essentieln’a été que surpris de voir quelle place la campagneémancipatrice tenait tout à coup dans les espritset dans les faits.
En sorte que son carnet, pour ce qu’il est simplementfidèle, pourrait être dit le Carnet d’un féministe.
Et maintenant, pour les revendicatrices et lesautres, Boutet, à votre crayon! Enlevez de vervevos croquis, durant qu’elles passent...
—J’ai toujours pris mon temps, répond Boutet.La femme est complaisante à qui s’attarde pourelle; et j’en suis encore à trouver celle qui, sesachant regardée, ne pose pas.